35 heures : quand les collectivités
territoriales devancent l'appel

N° 4 - Mars 2000

Il y a 1.600.000 agents dans les collectivités locales, soit 6,6% de la population active. L’aménagement du temps de travail y ouvre donc un débat aux enjeux socio-économiques larges.

La réflexion sur les " 35 heures " dans la fonction publique est dans l’air du temps. Quelques collectivités locales ont déjà mené à bien des démarches d’aménagement-réduction du temps de travail, avant même qu’un texte national intervienne. Elles sont innovatrices pour l’ensemble de la fonction publique, riches et parfois ambitieuses. C’est ce que montre cette enquête menée par Bernard Brunhes Consultants en partenariat avec e Forum pour la Gestion des Villes et des Collectivités territoriales. Dans les collectivités étudiées, la réduction du temps de travail a permis, selon les cas, d’améliorer les conditions de travail des agents et les conditions d’exercice du service public, de faire travailler ensemble tous les services, tous les métiers, toutes les catégories d’agents, d’optimiser la compétence managériale des cadres territoriaux, de stimuler la négociation entre les partenaires sociaux et d’élargir les thèmes mis en débat.

Concrètement, quels sont les types de démarches mises en œuvre ? De quelles marges de manœuvre les collectivités pensent-elles disposer ? Comment mènent-elles la concertation avec les agents et les négociations avec les organisations syndicales ? Quelles sont les conséquences de la réduction du temps de travail sur leur organisation ? Quelles types d’améliorations sur service ont-elles pratiqués ? Combien d’emplois les " 35 heures " créent-elles ? Peut-on estimer leur coût ?

C’est à cet ensemble de question que cette étude entend répondre.

Nicolas Bougeois - Anne Chatauret - Cécilia Maréchal

   Téléchargement des Cahiers n°4 du Groupe Bernard Brunhes
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Sommaire

Introduction
Etablir un premier bilan
 

  Il n'existe pas de méthode prête à l'emploi

  Des balises et des axes de réflexion

  Les collectivités vont devoir raisonner en durée annuelle

  Des "passagers clandestins " de la Loi Aubry

Chapitre 1 : Plusieurs objectifs sont poursuivis
 

  La création d'emplois : une logique d'entrée fréquente dans l'A.R.T.T

  • Pas de connexion apparente avec les moyens financiers nécessaires
  • Une logique qui va rarement de pair avec une réflexion sur le fonctionnement
  • Souvent un moyen au service d'autres objectifs

  Un instrument de progrès social : l'amélioration des condition de vie et de travail

  • La qualité de vie comme clé d'entrée
  • Essentiellement une opération menée du haut vers le bas
  • Un objectif souvent oublié
  • Parfois une contribution à la lutte contre la précarité

  Un outil pour préserver la paix sociale

  • La logique de l'apaisement
  • Un manque de motivation de la part des syndicats et du personnel

  L'occasion de faire évoluer le service public

  • Une logique de changement
  • Un paradoxe à résoudre
  • Réfléchir à la qualité à et l'efficacité du service public territorial
Chapitre 2 : Ce qui s'est déjà passé dans les collectivités
 

  Maîtriser le temps du changement

  • fixer des étapes, mais pas des délais trop rigides

  D'abord analyser ce qui existe

  • Un bilan préalable peut éviter les malentendus
  • Une opportunité de clarifier le fonctionnement interne
  • Le danger d'une analyse trop vague ou trop lourde
  • Prendre garde à l'effet boomerang

  La façon de s'y prendre : concertation et négociation

  • Comment impliquer les agents territoriaux ?
  • Redonner de la vigueur à la concertation
  • Mener un double dialogue
  • L'intérêt de tester le changement
Chapitre 3 : Quels résultats ? Quelles solutions ?
 

  Penser d'abord à l'organisation globale

  • La réduction de la durée journalière est rarement pratiquée
  • Peu d'enthousiasme pour la semaine de 4 jours
  • Succès pour les journées ou demi-journées
  • L'annualisation / modulation peut s'articuler avec la baisse du temps de travail

  Est-ce réaliste pour les cadres ?

  • De nouvelles aspirations apparaissent
  • Des comptes épargne temps ont été mis en place
  • Travailler sur la notion de cadre
  • Les "35 heures" pour une nouvelle organisation du travail ?
  • Peu de réflexion sur le travail en commun
  • Quelques cas de réorganisation des services
  • Peut-on engager en même temps des projets de service et les "35 heures" ?
  • L'occasion de renouveler les pratiques de gestion des ressources humaines et de management

  Une amélioration des prestations encore limitée

  • Essentiellement des services plus accessibles
  • Vers de nouveaux services aux usagers

  Réduire le temps de travail pour créer des emplois ?

  • Quel niveau de créations d'emplois "acceptables"?
  • e "principe de réalité"
  • Majoritairement des emplois de catégorie C
  • Surtout dans les services en contact direct avec l'usager
  • Un outil de lutte contre la précarité
  • Le prix des "35 heures" : l'impact du coût des emplois
  • La contribution financière des agents : pourquoi, comment, jusqu'où ?
  • Parfois un moyen de lutte contre l'absentéisme
  • Des suppressions de jours de congés exceptionnels
Conclusion : Une opération complexe mais intéressante

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